Il nous est tous arrivé, en tant que parents, de ne pas savoir comment réagir quand notre enfant a du mal à faire quelque chose seul. On veut l’aider, l’encourager… mais parfois, notre envie d’intervenir peut freiner son autonomie. Et si, au lieu d’agir tout de suite, on apprenait à observer d’abord ?
Et si, au lieu d’agir tout de suite, on apprenait à regarder, à écouter et à comprendre avant d’intervenir ? D’être davantage en réponse plutôt qu’en réaction.
Apprendre comment réagir quand un enfant a du mal à faire quelque chose seul est essentiel pour favoriser son autonomie.
Dans cet article, on va comprendre comment:
- Adopter une posture qui soutient l’enfant sans lui voler son expérience
- Observer est l’outil ressource pour nous aider à mieux répondre aux besoins de son enfant.
On est tous sur ce chemin, on apprend petit à petit à ajuster sa posture – observer aide notre enfant à grandir en confiance et en autonomie.
Je me souviens d’un jour où ma fille de 2 ans essayait de passer la marche entre la porte fenêtre et le jardin. Je voyais bien que ce n’était pas facile pour elle, et j’étais tentée de venir la prendre dans mes bras pour l’aider à sortir. Mais en me retenant un instant, j’ai observé… et j’ai vu qu’elle y allait tout doucement et par elle-même, qu’elle testait, qu’elle apprenait. Et je suis restée assise à la regarder. Elle a réussi à passer côté jardin toute seule, sans mon aide et semblait très fière d’elle! Si j’étais intervenue trop vite, j’aurais empêché ce processus naturel d’exploration et de découverte.
Pourquoi est-il important d’apprendre comment réagir quand son enfant a du mal à faire quelque chose seul ?
On le sait, nos enfants sont de véritables éponges. Ils absorbent non seulement nos paroles, mais aussi nos gestes, nos expressions et notre attitude. Si nous sommes impatients, trop directifs ou que l’on a peur pour eux, ils le ressentent immédiatement.
Quelques clés pour adopter la bonne posture :
- Observer avant d’agir : prendre une respiration et voir ce que l’enfant est en train de vivre.
- Adopter une posture ouverte, bienveillante et disponible.
- Montrer l’exemple : parler doucement, se mettre à sa hauteur, garder le contact visuel.
✨ Exemple concret :
Au lieu d’exploser par ce qui vient de se passer, essayons « Je suis trop énervée par ce qui vient de se passer, je vais d’abord me calmer avant de te parler”.
✨ Exemple concret :
Au lieu de dire « T’arrives toujours pas à fermer tes chaussures tout seul! », essayons « Je vois que tu as du mal avec tes chaussures, veux-tu que je t’aide ou tu préfères le faire tout seul ? »
Les principes clés d’une posture éducative bienveillante
Il ne s’agit pas d’être parfait, mais d’adopter une attitude qui invite l’enfant à se sentir compris et soutenu, et non contrôlé.
Ce qui aide vraiment :
- Soutenir sans imposer : encourager l’enfant à trouver ses propres solutions.
- L’écoute active : reformuler ce que l’enfant exprime pour s’assurer qu’on le comprend bien.
- Patience et constance : ne pas s’attendre à des résultats immédiats, l’enfant apprend à son rythme.
✨ Exemple concret :
Plutôt que de dire « Arrête de pleurer, c’est pas grave », on peut essayer « Je vois que tu es triste, qu’est ce que je peux faire pour t’aider, veux-tu un câlin ? »
✨ Exemple concret :
Plutôt que de faire à sa place sans lui demander son avis, on peut essayer de dire “est ce que tu as besoin d’aide?”. Les enfants adorent faire par eux-même, cela renforce leur confiance en eux. Les enfants apprendront ainsi à demander de l’aide quand ils en ont besoin.
L’observation : un outil puissant pour comprendre son enfant
On sous-estime souvent la force de l’observation. Prendre quelques secondes pour observer sans intervenir, c’est se donner la possibilité de mieux comprendre ce dont notre enfant a réellement besoin et de l’aider à mieux grandir.
Pourquoi observer avant d’intervenir est essentiel ?
- Cela nous permet de repérer ses besoins réels (fatigue, faim, frustration, envie d’autonomie, un manque de quelque chose ou d’une personne en particulier).
- Cela nous aide à comprendre le contexte (trop de bruits, trop de monde, pas le bon moment pour lui…)
- On évite d’interpréter trop vite et de projeter nos propres attentes.
- Cela nous aide à ajuster notre accompagnement en fonction de son développement.
✨ Exemple concret :
Lors d’une dispute entre frères et sœurs, au lieu d’intervenir immédiatement, observons leurs interactions. Souvent, ils trouvent une solution par eux-mêmes. Bien entendu, sauf dans les situations de danger immédiat !
✨ Exemple concret :
Son enfant en bas âge est en train d’ouvrir l’opercule d’un yaourt et semble avoir du mal. Le laisser faire, jusqu’à temps qu’il demande de l’aide ou qu’il y arrive. Si vraiment vous avez du mal à attendre qu’il le fasse seul, vous pouvez d’abord lui demander “veux-tu de l’aide?”. L’enfant doit apprendre à demander de l’aide. Dans ce cas là, vous répondez à son besoin.
Pour reprendre l’exemple du yaourt, pour aider un enfant de 2 ans par exemple, à favoriser son autonomie, on peut l’aider dans l’ouverture en faisant la première étape de décoller la languette. L’enfant, ensuite, finit de décoller le reste de l’opercule.
Comment adopter une posture d’observation efficace
Observer ne signifie pas être passif. C’est une démarche active qui demande de la présence et de l’attention, sans précipitation.
Les clés pour accompagner sans entraver l’autonomie:
- Se mettre à la hauteur de l’enfant, physiquement et émotionnellement.
- Regarder sans juger, juste pour comprendre ce qui se passe réellement.
- Poser des questions ouvertes pour encourager l’enfant à verbaliser ce qu’il ressent.
✨ Exemple concret :
Au lieu de parler, on peut aussi rester silencieux et faire une gestuelle avec son visage ou ses mains. Cette communication est très efficace pour faire parler son enfant!
✨ Exemple concret :
Au lieu de parler de son enfant avec des qualificatifs tels que “il est timide, il est fainéant, il est bavard…” essayons de décrire son enfant avec ce qu’on observe “il a besoin de temps avant de dire bonjour et de se sentir à l’aise”, “il a besoin de dormir 11H”, “il aime beaucoup s’exprimer à l’oral”…
Vous verrez à quel point cela change notre regard sur notre enfant!
Erreurs courantes à éviter dans l’observation
Personne n’est parfait, et on fait tous des erreurs. L’important, c’est d’en prendre conscience pour avancer.
À éviter :
- Intervenir trop vite et priver l’enfant d’une opportunité d’apprentissage.
- Trop analyser et chercher des « problèmes » là où il n’y en a pas ou apporter trop vite la solution.
- Comparer son enfant à d’autres, ce qui peut le bloquer dans sa progression et cela va à l’encontre de sa confiance en lui.
✨ Exemple concret :
Dire « Regarde, ton copain y arrive, pourquoi pas toi ? » peut décourager. Mieux vaut essayer « Chacun avance à son rythme, tu vas y arriver toi aussi, regarde tout ce que tu sais faire déjà ! »
L’impact positif de l’observation sur l’enfant
Quand nous adoptons une posture d’observation bienveillante, l’enfant se sent en sécurité et valorisé dans ses efforts. Cela a un impact direct sur sa confiance en lui et son autonomie.
Bienfaits pour l’enfant :
- Il se sent compris et respecté.
- Il développe sa capacité à résoudre des problèmes seul.
- Il se sent libre d’explorer sans crainte du jugement.
Conseils pratiques pour améliorer sa posture d’adulte
Changer sa posture demande du temps et de la pratique car elle n’est pas naturelle, mais quelques petites actions peuvent déjà faire la différence.
Quelques idées simples à appliquer :
- Prendre quelques secondes avant de répondre à son enfant.
- Lui poser des questions ouvertes pour l’aider à réfléchir par lui-même: “qu’est ce que tu en penses?”, “comment pourrait-on faire?”
- Accepter que chaque jour est une nouvelle opportunité d’apprentissage, pour lui comme pour nous. Notre enfant nous fait grandir, soyons ouverts.
Conclusion : être un guide, pas un pilote automatique
Observer et ajuster votre posture est la clé pour savoir comment réagir quand votre enfant a du mal à faire quelque chose seul. C’est accepter que nos enfants ont besoin d’espace pour grandir et expérimenter. En restant à leurs côtés, en les observant sans les juger, nous leur offrons ce qu’il y a de plus précieux : notre confiance et notre présence bienveillante.
Continue ta lecture! Je te donne des conseils faciles pour mieux communiquer avec ton enfant: https://www.parents-en-eveil.com/communiquer-efficacement-avec-votre-enfant-et-bien-dautres/
